COMPAGNIE FINANCIÈRE PARIBAS

COMPAGNIE FINANCIÈRE PARIBAS

COMPAGNIE FINANCIÈRE PARIBAS

La Compagnie financière Paribas, créée en 1968, c’est-à-dire la société holding coiffant la banque Paribas, la Compagnie bancaire et le Crédit du Nord, a tenu à être le premier groupe bancaire à s’affranchir de la tutelle de l’État dans le cadre des privatisations ou dénationalisations engagées par le gouvernement de Jacques Chirac (1986-1988). L’objectif est atteint avec un énorme succès en mars 1987. À l’issue de la procédure d’offre publique de vente, 3,5 millions de Français ont acquis 15 millions d’actions; la demande globale avait porté sur 590 millions de titres. Ce succès ne s’explique pas seulement par une brillante campagne publicitaire: Paribas est sans conteste l’un des plus beaux fleurons de la profession bancaire et de l’ingénierie financière, et cela aussi bien sur le plan domestique que sur le plan international. Elle compte en effet parmi les intervenants majeurs sur le plan mondial dans les techniques bancaires et financières de pointe.

Née en 1872 de la fusion de la Banque de Paris et de la Banque de crédit et de dépôt des Pays-Bas, Paribas est à la fois banquier, financier et propriétaire de participations industrielles: le groupe, présent dès sa naissance à Paris, Bruxelles, Amsterdam et Genève, rassemble environ deux cent cinquante sociétés. La banque Paribas en constitue le cœur, ainsi que les banques portant son nom dans le monde, au nombre de vingt-deux. L’enseigne Paribas est ainsi présente dans soixante pays. Outre la banque Paribas, banque d’affaires internationale, le groupe poursuit une stratégie de spécialisation autour de trois autres pôles: la Compagnie bancaire, premier groupe européen de sociétés spécialisées dans les services financiers aux entreprises et aux particuliers; le Crédit du Nord, banque commerciale de réseau; Paribas Affaires industrielles, portefeuille de participations industrielles estimé à 40 milliards de francs à la fin de 1994.

La banque Paribas développe ses activités à l’intention d’une clientèle composée principalement d’entreprises importantes et moyennes, d’institutions et de particuliers fortunés, en France comme à l’étranger. Son organisation s’articule autour de quatre métiers: la banque commerciale, les activités de marché, la gestion institutionnelle privée, le conseil. Chaque métier est responsable au niveau mondial de ses moyens et de ses résultats. La banque contribue pour plus des deux tiers au total du bilan consolidé du groupe.

À côté des banques Paribas, l’autre grande catégorie des actifs financiers du groupe est constituée par la Compagnie bancaire et le Crédit du Nord. La première est engagée dans le financement des particuliers (Cetelem), l’équipement professionnel (U.F.B.-Locabail), le logement (U.C.B.), l’assurance-vie et l’épargne (Cardif, Cortal). C’est également à travers le Crédit du Nord que le groupe exerce son activité au service des petites et moyennes entreprises et des particuliers. Banque de réseau multirégional, le Crédit du Nord poursuit son recentrage depuis plusieurs années. Il poursuit également une politique active en liaison avec les autres entités du groupe: de la synergie avec la Compagnie bancaire est née la «banque directe», première banque des particuliers à opérer en France sans guichet.

Quatrième cylindre du moteur, Paribas Affaires industrielles (P.A.I.) a pour mission de chercher, d’acquérir, de développer puis de céder les participations du groupe dans l’industrie, le commerce et les services: matériaux de construction, bâtiment et travaux publics, électronique, informatique, pharmacie, cosmétiques, médias, bois, papier, emballages, automobile, aéronautique, etc. Les participations sont prises soit en direct par la Compagnie financière Paribas et ses holdings, soit par l’intermédiaire du groupe bénéluxien Copeba. Pour éviter les à-coups trop brutaux, la compagnie privilégie les prises de participations offrant des perspectives de rendements élevés (15 p. 100 par rapport à la valeur comptable des actifs acquis). 80 p. 100 des investissements restent concentrés sur l’Europe: France (60 p. 100) et Benelux (20 p. 100). Le groupe a donc encore du chemin à faire dans le monde pour asseoir son image internationale en termes de participations industrielles.

Encyclopédie Universelle. 2012.